Les 7 conseils de Jokariz, ex-banquier, youtubeur et entrepreneur

Jokariz, Marc Lesage-Moretti de son vrai nom est un ex-banquier de Goldman Sachs. Devenu youtubeur et influenceur, il cumule aujourd’hui près de 200.000 abonnés sur les différentes plateformes. En novembre, les étudiants de NEOMA ont pu le rencontrer lors d’une conférence, et l’interroger sur son parcours. 

1. Ne jamais avoir honte de poser des questions 

« Quand j'arrive pour la première fois dans la salle de marché, je ne comprends rien à ce qui se passe, tous les autres stagiaires sont beaucoup mieux formés que moi, je pose des questions absurdes. Mais en fait il faut toujours avoir cette rigueur intellectuelle d’essayer tous les jours d'être un peu meilleur.  Donc moi j'avais mon petit cahier avec moi, et je notais tout ce que je ne comprenais pas, il ne faut jamais avoir honte de poser des questions. » 

2. Se construire un réseau intelligent

« A force de poser des questions à tout le monde, petit à petit je me suis construit mon réseau. Je connaissais une personne très pointue, ingénieur ou trader, que j’allais voir dès que j’avais une question très pointue ; je connaissais des vendeurs avec qui je m’entendais bien puisqu’ils m’expliquaient les différents types de clients — exemple une banque privée va plutôt acheter ce type de produit, un assureur plutôt ça. »

3. Comprendre que ton recrutement est consensuel

« Pour être embauché chez Goldman Sachs, j’ai passé 20 entretiens. Et ces 20 entretiens, ce n’est pas du tout 20 rounds… J’ai vu 20 personnes. Sur les 20 personnes, il y en a 6 qui ont dit “il est nul”, il y en a 7 qui ont dit “je ne sais pas trop”, et il y en a 7 autres qui ont dit “je pense qu’il est plutôt bon”. C’est vraiment complètement consensuel. Les Américains aiment bien avoir cette approche à 360. Dans tes entretiens, tu vas voir des vendeurs, tu vas voir des ingénieurs, tu vas voir des gens qui ont une culture très différente de la tienne et qui vont te challenger. »

4. Savoir ce qu’on rapporte et l’assumer 

Quand tu es junior, on te confie des gros clients et on voit comment tu gères la relation…
Et une fois que tu passes associate, tu écris dans le système ce que tu rapportes : 2 millions de dollars avec tel ou tel client. Puis quand on fait la somme de tous tes clients, on voit que tu rapportes 10 ou 15 millions de dollars par an à la boîte.Forcément, c’est beaucoup plus facile de demander à être très bien payé. »

5. Quitter un milieu si la motivation n’est plus là

« A un moment, j’ai fait une dépression liée au travail, un burn-out. Au début, on n’y fait pas attention, puis ça remonte. Dans ce cas, d’abord, il faut accepter d’aller mal, on ne peut pas aller bien tout le temps, c’est un passage. Les Anglais disent « It’s ok not to be ok ». Cela paraît simple, mais cela permet de sortir du déni. Une fois le problème accepté, il faut se faire accompagner. Moi, je me suis fait accompagner par deux coachs. Ensuite, j’ai essayé de faire des choses que j’aime bien, de me concentrer sur ces choses-là. Quand je jouais à des jeux vidéo, quand je jouais à mes jeux vidéo, j'étais challenger intellectuellement, j'étais dans mon monde, je progressais, j'avais l'impression d'apprendre des choses tous les jours. Et donc, je me suis concentré sur ce que j'aimais pour sortir de cette dépression-là. Je suis devenu créateur de contenu. Il se lance dans le streaming du jeu vidéo Leagues of Legends. » 

6. Être prêt à travailler énormément, mais intelligemment

Quand je me lance dans le streaming/LOL, je m’entraîne 12 heures par jour, 6 jours sur 7, pendant 3 mois. Mais j’essayais encore de faire trop de choses à la fois. Quelqu’un qui me dit : si t’as deux priorités, c’est que tu n’en as aucune. Je me concentre alors sur le sujet pour devenir bon. 

Je mets mon ego de côté, je suis nul, je me dis qu’il faut que je me fasse coacher. Le coach constate que je suis vraiment nul. « J’ai rarement vu un mec aussi nul que toi.  Et j’ai commencé à travailler toutes mes faiblesses. » 

7. Ne pas entreprendre pour devenir riche

« Un salarié d’une bonne formation gagne mieux sa vie qu’un entrepreneur moyen. Très peu d’entrepreneurs deviennent réellement multimillionnaires. Il est donc indispensable de s’engager dans cette voie pour des raisons internes comme la passion, la liberté ou la volonté d'impact, et non pour l'argent. 

Le plus dur, c’est d’avoir un produit pour lequel ils sont prêts à payer. C’est très, très dur de dire aux gens donne-moi ton argent. Dans une grande entreprise, le “Product Market Fit” est déjà trouvé ; il y a des clients et la société vend déjà ses produits. Mais quand on entreprend, tout est à construire : il faut découvrir ce produit qui répond à un réel besoin et obtenir ses premiers clients — un défi plus important encore que performer dans une grande entreprise où le marché du produit existe déjà. »